La Corée du Nord de Kim Jong-Un est en tête de l’index pour la treizième année consécutive. Un Nord-Coréen soupçonné de pratique chrétienne est envoyé en camp de travail, de même que le reste de sa famille jusqu’à la troisième génération.

Durant la deuxième moitié du XXe siècle, les médias avaient relégué la religion dans leurs pages spécialisées. Croire était dépassé, réservé aux naïfs ou aux personnes âgées. Puis la religion est revenue avec force après les attentats du 11 septembre 2001. Désormais, il fallait l’expliquer, surtout l’islam. Toutefois, le christianisme conservait son image démodée. Ce n’est que ces deux dernières années que quelques écrivains, penseurs ou journalistes ont osé poser ouvertement la question: mais pourquoi ne parle-t-on presque jamais des chrétiens persécutés? Cette réflexion a coïncidé avec des attentats sanglants commis en Iraq ou en Egypte. Dès lors, plus personne n’était censé ignorer la tragédie dont étaient victimes les chrétiens au Moyen-Orient. Subir, se convertir ou fuir. Voilà les seules options proposées à des communautés présentes pour certaines depuis vingt siècles. Mais si les Eglises historiques en terre musulmane ont été ces derniers temps sous le feu des projecteurs, d’autres chrétiens souffrent en silence et sont ignorés par le plus grand nombre.

Des chrétiens sont victimes d’exactions par des régimes totalitaires, comme en Corée du Nord, le pays qui depuis 10 ans arrive systématiquement en tête des nations où il est le plus risqué d’être chrétien. L’intégrisme religieux, mêlé de nationalisme, est une autre source de persécution. L’Inde a connu une forte poussée d’actes violents commis contre des chrétiens. Leurs auteurs étant le plus souvent impunis, ils sont de fait encouragés à poursuivre dans cette voie. Les conflits armés sont une troisième cause majeure. Les chrétiens qui cherchent à calmer le conflit sont assimilés à des ennemis potentiels et deviennent souvent des victimes. Cela est le cas dans la jungle colombienne, au Darfour ou dans les zones tribales du Pakistan. A toutes ces victimes ignorées, il ne faut pas oublier d’ajouter les centaines de milliers de musulmans, bouddhistes ou hindous qui ont adhéré aux valeurs du christianisme et ont été mis à l’index par leurs familles ou leurs villages.